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côté des prairies arrivent les Liakhs ! dit Stetzeko, en entrant dans la chaumière.

― Je sais pourquoi ils viennent, répondit Danilo, en se levant. Sellez nos chevaux, fidèles serviteurs ! Revêtez votre attirail de combat ! Sabres au vent ! Ne perdez pas de temps à ramasser les balles de plomb : il faut recevoir nos hôtes avec honneur !

Mais les Kosaks avaient à peine eu le temps de monter à cheval et de charger leurs mousquets, que déjà les Liakhs, comme les feuilles qui tombent d’un arbre sur le sol à la fin de l’automne, couvrirent la hauteur.

― Hé ! il y a là à qui parler ! dit Danilo, en examinant les gros pans, caracolant fièrement en avant sur leurs chevaux, et couverts d’armures d’or. Je vois qu’encore une fois nous allons nous enivrer de gloire ! Réjouis-toi, âme kosake, pour la dernière fois. Réjouissez-vous, garçons : notre jour de fête est arrivé !

Et la fête commence sur la montagne, et le festin dure longtemps : les glaives brillent, les balles sifflent, les chevaux hennissent et piaffent. La tête s’hébète de tapage ; les yeux s’aveuglent de fu-