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brûlera toujours de plus en plus violent ; jamais une goutte de rosée ne tombera de la main de quelqu’un, jamais un vent ne soufflera.

— Je ne suis pas maîtresse d’amoindrir ce châtiment, dit Katerina en se détournant.

— Katerina ! écoute encore un seul mot : tu peux sauver mon âme. Tu ne sais pas assez combien Dieu est bon et miséricordieux. Tu as entendu parler de l’apôtre Paul, qui fut un homme pécheur, — et devint un saint.

— Que puis-je faire pour sauver ton âme ? demanda Katerina. Est-ce à moi, faible femme, à réfléchir à cela ?

— Si je réussissais à sortir d’ici, j’abandonnerais tout. Je ferais pénitence : j’irais dans une caverne ; je me couvrirais le corps d’un cilice rude, et jour et nuit je prierais Dieu, Et je ne porterais aucun aliment gras à ma bouche, ni même un poisson. Je ne quitterais pas mes vêtements pour me reposer. Et toujours je prierais, je prierais sans cesse ! Et quand la miséricorde de Dieu ne se détournerait plus de moi malgré mes nombreux crimes, alors je m’enterrerais en terre jusqu’au cou ou m’enfermerais dans un mur de pierre ; je ne