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touche[1] ; sur sa tête brille un korablik d’or[2]… C’est elle ! Il se rapproche de la fenêtre.

Elle arrive auprès…

― Katerina ! ma fille ! aie pitié, fais-moi grâce !…

Mais elle est muette ; elle ne veut pas entendre, et détourne les yeux de la prison, et déjà elle est passée, déjà elle a disparu. Tout est désert sur la terre ; le Dniepr gronde tristement ; un sentiment de tristesse étreint le cœur ; mais est-ce que le sorcier peut ressentir cette tristesse ?

Le jour s’écoule. Déjà le soleil se couche ; il disparaît. C’est le soir ; il fait frais ; un bœuf mugit quelque part ; d’un autre endroit arrivent des bruits ; assurément, le peuple revient de son travail et s’amuse ; sur le Dniepr brille une barque… à qui peut-elle être aussi utile qu’elle le serait au prisonnier ? Une serpe d’argent[3] brille dans le ciel. Voici que du côté opposé au chemin arrive quelqu’un ; on distingue difficilement dans l’obscurité : c’est Katerina qui revient.

  1. Ancien vêtement de dessus, en usage chez les Polonais.
  2. Ancienne parure de tête.
  3. La lune.