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idées noires comme la nuit ; il ne lui reste plus qu’un seul jour à vivre, car demain il sera temps pour lui de dire adieu à la terre , demain l’attend son châtiment.

Et ce châtiment ne sera pas léger ; ce sera encore de la bonté si on le cuit vivant dans une marmite ou si on lui arrache la peau.

Le sorcier est morose et penche la tête. Peut-être se repent-il devant le moment de la mort ; mais ses crimes sont tels que Dieu ne peut les pardonner. Au-dessus de lui, se trouve une étroite fenêtre grillée de barres de fer. Faisant résonner ses chaînes, il s’efforce de regarder par cette fenêtre, si sa fille ne passe pas. Elle est douce, miséricordieuse comme une colombe : n’aurait-elle pas pitié de son père ?… Mais rien. En bas, s’allonge la route ; personne n’y passe. Plus bas, coule le Dniepr ; il n’y a rien à faire avec lui : il mugit, et son bruit résonne lugubrement aux oreilles du prisonnier.

Voici que quelqu’un se montre sur la route, ― c’est un Kosak ! ― et le prisonnier soupire péniblement. De nouveau tout est désert.

De loin vient une personne… elle a un koun-