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tait à se rompre ; dans tout son corps, elle ressentait les bruits : touk ! touk ! « Non, je ne souffrirai pas, je ne les laisserai pas… Peut-être que déjà le sang vermeil coule à flots des corps blancs ; peut-être qu’en ce moment mon bien-aimé perd ses forces, et moi, je reste ici ! » Et toute tremblante, perdant presque connaissance, elle rentra dans la chaumière.

Les Kosaks se battaient terriblement et à forces égales ; ni l’un ni l’autre ne l’emportait. Tantôt le père de Katerina attaquait, — le pan Danilo se dérobait ; tantôt le pan Danilo attaquait, — le rude père se dérobait ; et ils se trouvaient de nouveau sur la même ligne. Ils écumaient. Ils levèrent les bras… ouk ! Les sabres résonnèrent…, et, avec bruit, les lames volèrent sur les côtés.

— Je te remercie, mon Dieu ! dit Katerina. Mais elle poussa un nouveau cri, en voyant les Kosaks saisir des mousquets. Ils placèrent les silex, et amorcèrent les chiens.

Le pan Danilo tira, — il manqua le but. Le père mit en joue… Il est vieux, ne voit pas très bien comme un jeune homme ; sa main pourtant ne tremble pas. Il tire, le coup résonne… Le pan Da-