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coupe par le milieu le ciel rond ; et dans la partie supérieure et dans l’inférieure se promène la lune[1].

Le pan Danilo ne regarde pas alentour de lui ; il regarde sa jeune épouse.

— Pourquoi, ma jeune femme, ma Katerina adorée, t’abandonnes-tu au chagrin ?

— Je ne m’abandonne pas au chagrin, mon pan Danilo ! Les merveilleux récits sur le sorcier m’ont troublée. On dit qu’il est né si effrayamment… et qu’aucun des enfants ne voulait jouer avec lui. Écoute, pan Danilo, comme on en dit des choses terrifiantes : il lui semble toujours que tout le monde se moque de lui ; s’il rencontre, par un soir sombre, un homme quelconque, il paraît qu’aussitôt il ouvre la bouche et montre les dents ; et le lendemain, on trouve cet homme mort. Quand j’ai entendu tous ces récits, cela m’a étonnée et effrayée, répondit Katerina, en prenant son mouchoir et en essuyant le visage de son enfant dormant dans ses bras.

  1. N. Gogol veut parler ici du reflet des montagnes dans le Dniepr.