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― le gazon vaut peut-être bien la peine d’être retourné, et peut-être se tient-il là, le pigeonneau ! Rien à faire, sinon marquer la place, pour la retrouver ensuite. »

Ayant pris une branche d’arbre assez forte, brisée apparemment par l’orage, il la fixa sur le trou où brillait la lueur, et reprit le sentier. Le petit bois de chênes commença à s’éclaircir ; une haie apparut. « C’est bien cela ! ne le disais-je pas ? pensa mon grand-père, que c’était le potager du pope ! Voilà l’entourage ! Maintenant, il n’y a plus une verste[1] jusqu’au bachtane. »

Un peu tard, pourtant, il revint à la maison, et ne voulut pas manger de galouchki. Il réveilla seulement mon frère Ostap, lui demanda si les tchoumaks étaient partis, et s’enveloppa dans son touloupe[2]. Et quand Ostap voulut lui demander : « Où donc, grand-père, les démons t’ont-ils emmené ? » — « N’interroge pas, » répondit-il, s’enveloppant encore davantage, « ne m’interroge pas, Ostap, car tu en blanchirais ! »

  1. La verste est une mesure de longueur valant 1 kilomètre 067.
  2. Petite souquenille.