les amis s’assirent tous en cercle devant le kouren, et allumèrent leurs pipes.
Après la collation, mon grand-père se mit à régaler ses hôtes de melons. Chacun, prenant son melon, l’éplucha proprement du couteau (car c’étaient tous de rusés compagnons, très dégrossis, et sachant comme on mange dans le monde, prêts à s’asseoir immédiatement à la table d’un pan[1]. Cette opération faite, chacun fit un trou avec le doigt, but le jus qui coulait, coupa ensuite la chair en tranches et la mit dans sa bouche.
― Et pourquoi donc, garçons, dit mon grand-père, êtes-vous là, bouche bée ? Dansez, fils de chiens[2] ! Où est ton chalumeau, Ostap ? À la Kozatchka[3] ! Foma, les poings aux hanches ! Allons ! Comme cela ! Hé ! hop !
J’étais alors une petite mouvette. Maudite vieillesse ! Maintenant, je ne puis plus ; au milieu de tous les pas compliqués, mes jambes ne font que