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hameaux voisins, on nous apportait parfois en échange, des poules, des œufs, des dindes. Somme toute, la vie était bonne.

Mais ce qui était le plus agréable pour mon grand-père, c’est que, chaque jour, passaient une cinquantaine de tchoumaks avec leurs voitures. Les gens qui arrivent, vous savez, se mettent toujours à raconter, et alors, ouvre tes oreilles ! Et pour mon grand-père, il ne s’en lassait pas, comme un homme affamé devant des galouchki[1]. Une fois, il se trouva qu’il se rencontra avec de vieilles connaissances — qui ne connaissait pas mon grand-père ? — et vous pouvez juger vous-mêmes ce qui arrive, quand de vieilles gens se trouvent ensemble : et patati, et patata, et ceci, et cela, et telle chose, et telle autre ; et les souvenirs coulent ; on se rappelle tout ce qui arriva.

Une fois donc, — et je m’en souviens comme si cela se passait maintenant, — le soleil commençant déjà à tomber, mon grand-père vint au bachtane, pour enlever de dessus les melons les

  1. Les galouchki sont des boulettes de pâte cuite de forme oblongue.