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chaque pas me nuit. Voyons, pourtant, encore une lettre. Là, peut-être, l’affaire se dévoilera d’elle-même.

« Ma chère[1] Fidèle, excuse-moi, si je ne t’ai pas écrit depuis longtemps, J’étais en complet enivrement. En vérité, un certain écrivain a dit avec raison que l’amour est une seconde vie. Il y a eu en outre de grands changements chez nous. Le gentilhomme de la chambre est maintenant à la maison tous les jours. Sophie est amoureuse de lui à la folie. Le papa est très content. J’ai même entendu dire par notre Grigorii, qui balaye le plancher et cause, presque toujours, tout seul, que la noce se fera bientôt, car le papa veut absolument voir Sophie ou avec un général, ou un gentilhomme de la chambre, ou un colonel de l’armée… »

Le diable l’emporte ! je ne puis lire davantage. Tout est là : ou un gentilhomme de la chambre, ou un général. Tout ce qu’il y a de mieux au monde, tout cela sera ou à un gentilhomme de la chambre ou à un général. Mais aie seulement

  1. Ce mot est en français dans le texte.