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de côté. Je suis très heureuse que nous ayons imaginé de nous écrire l’une à l’autre. »

La lettre est très correctement écrite. La ponctuation, et même la lettre « iati »[1] y sont partout à leur place. Non, notre chef de section n’écrit pas ainsi, quoiqu’il dise avoir étudié dans une Université. Voyons plus loin.

« Il me semble que faire part à un autre de ses pensées, de ses sentiments, de ses impressions, est un des plus grands plaisirs en ce monde. »

Hem ! cette pensée est tirée d’un ouvrage, traduit de l’allemand. J’ai oublié le titre.

« Je dis cela par expérience, quoique je n’aie jamais été dans le monde plus loin que la porte de notre maison. Ma vie ne s’écoule-t-elle pas dans l’abondance ? Ma maîtresse, que son papa appelle Sophie, m’aime follement. »

Aïe ! aïe !… rien, rien. Silence.

« Le papa aussi me flatte souvent. Je bois du thé et du café à la crème. Ah ! ma chère[2], je dois te dire que je ne trouve aucun plaisir dans

  1. L’emploi correct de cette lettre est une des difficultés de la langue russe.
  2. Ce mot est en français, dans le texte.