fille, pas trop laide, avec de petites taches de rousseur. Je la reconnus : c’était la même qui était avec la vieille dame. Elle rougit un peu, et aussitôt je compris : « Toi, tu cherches un mari. » — « Que désirez-vous ? demanda-t-elle. — Je désirerais parler à votre petite chienne. » Cette jeune fille était sotte. J’ai reconnu tout de suite qu’elle était sotte ! La petite chienne accourut, en ce moment, en aboyant ; je voulus la saisir, mais, la vilaine, elle m’attrapa presque le nez avec ses dents. Je vis, toutefois, son lit dans un coin. Eh ! voilà bien ce qu’il me faut ! Je m’en approchai, remuai la paille dans la corbeille en bois, et, à ma grande joie, retirai un petit paquet de papiers menus. La maudite petite chienne, en voyant cela, commença à me sauter aux mollets ; mais ensuite, quand elle s’aperçut que j’avais pris les papiers, elle se mit à aboyer et à me flatter : « Non, colombe, adieu ! » lui dis-je, et je me précipitai dehors. Je crois que la jeune fille m’a pris pour un fou, car elle semblait très effrayée. De retour chez moi, je voulais aussitôt me mettre à l’ouvrage et examiner ces lettres, parce qu’à la lumière je vois un peu difficilement. Mais Mavra avait entrepris le lavage du plancher.
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