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CONTES ET NOUVELLES

nua-t-elle. Je vis bien moi-même que Miedji parlait :

« J’ai été, ouap ! ouap ! j’ai été, ouap ! ouap ! ouap ! très malade ! » Voyez cette petite chienne ! Je l’avoue, je fus très étonné de l’entendre parler comme une personne ; mais ensuite, lorsque j’eus examiné tout cela avec soin, je cessai d’être surpris. Véritablement, en ce monde, il se passe beaucoup de pareils exemples. On dit qu’en Angleterre un poisson sortit un jour au-dessus de l’eau et prononça deux mots dans une langue tellement bizarre, que depuis deux ans déjà les savants s’efforcent de la déterminer, sans avoir encore rien trouvé. J’ai lu également dans des journaux l’histoire de deux vaches, qui entrèrent dans une boutique et demandèrent une livre de thé. Mais, je l’avoue, mon étonnement grandit encore quand Miedji dit : « Je t’ai écrit, Fidèle ; sûrement, Polkane n’a pas porté ma lettre ! » Le diable m’emporte

! Durant toute ma vie, je n’ai jamais entendu dire qu’un chien pût écrire ! Un noble seul peut écrire correctement. Il est certain que quelques marchands, et encore le peuple serf écrivent parfois ; mais leur écriture est le plus souvent mécanique : ni virgules, ni points, ni style.