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était arrivé, il prit le major Kovalev par le menton, et, avec le doigt majeur donna une tape à la place où était auparavant le nez ; si bien que le major fut forcé de rejeter la tête en arrière tellement fort qu’il se heurta l’occiput contre le mur. Le médecin dit que ce n’était rien, et, s’étant reculé un peu du mur, lui ordonna de courber la tête d’abord du côté droit ; il tâta la place du nez et fit : Hum ! il lui ordonna ensuite de courber la tête du côté gauche, tâta, et refit : Hum ! Comme conclusion, il lui redonna une tape, de sorte que Kovalev retira la tête, comme un cheval à qui on examine les dents.

Ayant fait cette épreuve, le médecin balança la tête et dit :

― Non, impossible ! Il est préférable pour vous de rester ainsi, car cela peut faire encore pis. Certainement, on peut l’attacher ; je peux vous l’attacher sur-le-champ, c’est sûr ; mais je vous assure que ce sera pis pour vous.

― C’est superbe ! Et comment puis-je rester sans nez ? dit Kovalev. Ce ne peut être pis que maintenant ; car c’est, tout simplement, le diable sait quoi ! Où paraître avec une telle tête gro-