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la vue d’une lumière qui filtra à travers toutes les fentes de la porte et lui apprit qu’Ivan venait d’allumer une chandelle dans l’antichambre.

Ivan apparut bientôt lui-même, la chandelle à la main, et la chambre fut vivement éclairée. Le premier mouvement de Kovalev fut de saisir son mouchoir et de couvrir la place où la veille encore, se trouvait son nez, pour que le stupide laquais ne se mit pas à ouvrir une bouche ébahie, en voyant à son maître une telle bizarrerie.

Ivan n’avait pas eu le temps de rentrer dans son taudis que retentit dans l’antichambre une voix inconnue, qui demandait : « Est-ce ici que demeure l’assesseur de collège Kovalev ?

— Entrez ; c’est bien ici le major Kovalev, dit Kovalev, se précipitant pour ouvrir la porte.

Un agent de police entra, homme de belle apparence, aux favoris ni trop clairs ni trop foncés, aux joues bien pleines, le même que nous avons vu, au commencement de ce récit, se tenant au bout du pont Isaakiev.

— Vous avez eu l’honneur de perdre votre nez ?

— Effectivement.

— Il est retrouvé à cette heure !