dresse, un côté ou l’autre. Une telle indifférence le rendit furieux ; il le frappa de son chapeau sur la bouche, en disant : « Toi, tu fais toujours des sottises ! »
Ivan sauta d’un bond de sa place et se précipita à toutes jambes pour lui enlever son manteau.
Le major, las et triste, entra dans sa chambre, se jeta dans un fauteuil, et, après quelques soupirs, dit :
— Mon Dieu ! mon Dieu ! Pourquoi pareille infortune ? Si j’étais sans mains et sans pieds, — tout cela vaudrait mieux ; mais un homme sans nez — le diable sait ce que c’est : un oiseau ne serait plus un oiseau, un citoyen n’est plus un citoyen ; c’est tout simplement quelque chose à prendre et à jeter par la fenêtre ! Et si encore on me l’avait coupé à la guerre, ou en duel, ou enfin que j’en sois moi-même la cause ! Mais là, il est tombé pour rien, pour rien, absolument gratuitement, pas même pour un groche ! Mais non, cela ne peut être, — ajouta-t-il, après réflexion, — il est incroyable qu’un nez tombe ainsi ; de toutes façons, c’est invraisemblable. Sûrement, je rêve, ou, simplement, je me l’imagine ; peut-être bien, par erreur,