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cha, ayant auprès d’elle une jeune personne mince, dont la robe blanche dessinait très élégamment la taille harmonieuse, et coiffée d’un chapeau jaune clair, léger comme une pâtisserie.

Kovalev s’approcha un peu, rectifia le col de batiste de la chemise, arrangea ses petits cachets pendus à une chaîne d’or, et, souriant de côté, tourna son attention sur la jeune dame élancée, qui se penchait légèrement, telle une fleur printanière, et portait à sa bouche une petite main blanche aux doigts presque transparents. Le sourire, esquissé sur la figure de Kovalev, s’épanouit davantage, quand il aperçut, sous le chapeau, un menton rond d’une blancheur éclatante, et une portion de joue ayant le teint d’une première rose de printemps.

Mais Kovalev bondit soudain en arrière, comme s’il se fût brûlé.

Il venait de se rappeler qu’il n’avait absolument rien à la place de son nez ; et des larmes coulèrent de ses yeux.

Il se retourna, pour dire clairement et à haute voix au monsieur en uniforme, qu’il était un filou et un coquin, et qu’il ne lui réclamait pas autre