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cêtres, n’importe où ils aient habité, accourent de tous les coins de la terre, pour se venger des souffrances qu’il leur fit endurer et qu’éternellement ils le tourmentent ; et alors moi je me réjouirai, à la vue de son supplice. Et que Judas-Pierre ne puisse se soulever, qu’il s’arrache lui-même et se blesse, et que ses os grandissent et deviennent d’autant plus étendus et immenses que sa douleur sera plus forte. Et ce châtiment sera pour lui terrible, car il n’est pas de plus grande angoisse pour un homme que de ne pas pouvoir se venger, quand il le veut. »


« Le châtiment que tu as imaginé, ô homme, est effrayant ! dit Dieu ; qu’il soit fait ainsi que tu l’as dit ; mais toi-même, tu resteras éternellement sur ton cheval et tu n’acquerras pas le royaume céleste ; toujours tu seras sur ton cheval ! » Et tout s’accomplit selon la parole divine. Jusqu’à maintenant le chevalier fantastique se tient à cheval, sur les Karpathes, et regarde au fond du précipice les morts tourmenter le mort, et sent le mort,