armée, de lui distribuer autant de terres qu’il en
désirerait et autant de bétail qu’il en souhaiterait.
Quand Ivan reçut son cadeau du roi, il en donna
aussitôt la moitié à Pierre. Celui-ci prit cette
moitié ; mais il ne put prendre sa part de l’estime
que le roi accorda à Ivan, et il résolut de s’en
venger.
» Les deux chevaliers partirent pour la terre que le roi avait donnée, et qui était située près des Karpathes. Le Kosak Ivan avait placé son fils sur son cheval et se l’était attaché après le corps. Déjà le crépuscule tombait et ils chevauchaient. Le petit garçon s’endormit ; et Ivan lui-même ne tarda pas à s’assoupir. Ne t’endors pas, Kosak, les chemins sont dangereux dans les montagnes !… Mais le Kosak avait un cheval excellent qui connaissait partout sa route ; jamais il ne trébuchait ni ne faisait un faux pas. Il y a entre les montagnes un abîme, dont personne n’a jamais vu le fond ; il y a autant du sol au fond de ce gouffre, que de la terre au ciel. Sur ce précipice, il y a un