Page:Gogol Chirol - Contes et nouvelles.djvu/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Une fois, il se remua à peine, — et un tremblement secoua toute la terre, les chaumières se renversèrent partout, et beaucoup de personnes furent écrasées.

On entend souvent un sifflement à travers les Carpathes, comme si un millier de moulins tournaient leurs roues dans l’eau : c’est que, dans l’abîme sans fond que nul homme n’a encore vu, tant on craint de s’en approcher, les morts tourmentent le mort.

Il arrive souvent que, par toute la terre, le sol tremble d’un bout à l’autre : cela vient, disent les gens instruits, de ce que près de la mer se trouve une montagne d’où s’échappe du feu et découlent des rivières de lave. Mais les vieillards qui habitent la Hongrie et la terre de Galitch sont mieux renseignés ; ils savent que c’est le grand mort, le géant enterré, qui veut se soulever et qui ébranle le sol.