s’il se souvient de moi, qu’il vienne me trouver ; sinon, qu’il te donne au moins un morceau de pain pour ma vieille mère, car je ne veux pas la voir mourir sous mes yeux. Prie-le, embrasse ses genoux ; il a aussi une vieille mère ; qu’il te donne du pain pour l’amour d’elle. »
Une foule de sentiments divers s’éveillèrent dans le cœur du jeune Cosaque.
— Mais comment as-tu pu venir ici ?
— Par un passage souterrain.
— Y a-t-il donc un passage souterrain ?
— Oui.
— Où ?
— Tu ne nous trahiras pas, chevalier ?
— Non, je le jure sur la Sainte Croix.
— En descendant le ravin, et en traversant le ruisseau à la place où croissent des joncs.
— Et ce passage aboutit dans la ville ?
— Tout droit au monastère.
— Allons, allons sur-le-champ.
— Mais, au nom du Christ et de sa sainte mère, un morceau de pain.
— Bien, je vais t’en apporter. Tiens-toi près du chariot, ou plutôt couche-toi dessus. Personne ne te verra, tous dorment. Je reviens à l’instant.
Et il se dirigea vers les chariots où se trouvaient les provisions de son kourèn. Le cœur lui battait avec violence. Tout ce qu’avait effacé sa vie rude et