— Ou voulez-vous plutôt rassembler un conseil ?
— Parle, nous sommes tous ici.
Et la foule se réunit en un seul groupe.
— Est-ce que vous n’avez rien entendu dire de ce qui se passe dans l’Ukraine ?
— Quoi ? demanda un des atamans de kourèn.
— Quoi ? reprit l’autre ; il paraît que les Tatars vous ont bouché les oreilles avec de la colle pour que vous n’ayez rien entendu.
— Parle donc, que s’y fait-il ?
— Il s’y fait des choses comme il ne s’en est jamais fait depuis que nous sommes au monde et que nous avons reçu le baptême.
— Mais, dis donc ce qui s’y fait, fils de chien, s’écria de la foule quelqu’un qui avait apparemment perdu patience.
— Il s’y fait que les saintes églises ne sont plus à nous.
— Comment, plus à nous ?
— On les a données à bail aux juifs, et si on ne paye pas le juif d’avance, il est impossible de dire la messe.
— Qu’est-ce que tu chantes là ?
— Et si l’infâme juif ne met pas, avec sa main impure, un petit signe sur l’hostie, il est impossible de la consacrer.
— Il ment, seigneurs et frères, comment se peut-