de tous côtés. Nous sommes tous prêts à périr pour la religion.
Le kochévoï s’épouvanta ; il n’avait nullement l’intention de soulever toute la setch ; il lui semblait dangereux de rompre la paix.
— Permettez-moi, seigneurs, de parler encore.
— Non, c’est assez, s’écrièrent les Zaporogues ; tu ne diras rien de mieux que ce que tu as dit.
— Si c’est ainsi, il sera fait comme vous le désirez. Je suis le serviteur de votre volonté. C’est une chose connue et la sainte Écriture le dit, que la voix du peuple est la voix de Dieu. Il est impossible d’imaginer jamais rien de plus sensé que ce qu’a imaginé le peuple ; mais voilà ce qu’il faut que je vous dise. Vous savez, seigneurs, que le sultan ne laissera pas sans punition le plaisir que les jeunes gens se seront donné ; et nos forces eussent été prêtes, et nous n’eussions craint personne. Et pendant notre absence, les Tatars peuvent nous attaquer. Ce sont les chiens des Turcs ; ils n’osent pas vous prendre en face, ils n’entrent pas dans la maison tant que le maître l’occupe ; mais ils vous mordent les talons par derrière, et de façon à faire crier. Et puis, s’il faut dire la vérité, nous n’avons pas assez de canots en réserve, ni assez de poudre pour que nous puissions tous partir. Du reste, je suis prêt à faire ce qui vous convient, je suis le serviteur de votre volonté.