brune de bouleau, faisaient le tour entier de la chambre. Une immense table était dressée sous les saintes images, dans un des angles antérieurs. Un haut et large poêle, divisé en une foule de compartiments, et couvert de briques vernissées, bariolées, remplissait l’angle opposé. Tout cela était très connu de nos deux jeunes gens, qui venaient chaque année passer les vacances à la maison ; je dis venaient, et venaient à pied, car ils n’avaient pas encore de chevaux, la coutume ne permettant point aux écoliers d’aller à cheval. Ils étaient encore à l’âge où les longues touffes du sommet de leur crâne pouvaient être tirées impunément par tout Cosaque armé. Ce n’est qu’à leur sortie du séminaire que Boulba leur avait envoyé deux jeunes étalons pour faire le voyage.
À l’occasion du retour de ses fils, Boulba fit rassembler tous les centeniers de son polk[1] qui n’étaient pas absents ; et quand deux d’entre eux se furent rendus à son invitation, avec le ïésaoul[2] Dmitri Tovkatch, son vieux camarade, il leur présenta ses fils en disant :
— Voyez un peu quels gaillards ! je les enverrai bientôt à la setch.
Les visiteurs félicitèrent et Boulba et les deux jeunes gens, en leur assurant qu’ils feraient fort bien,