dans la mort. Son visage viril, naguère brillant de force et d’une irrésistible séduction, exprimait encore une merveilleuse beauté. Ses sourcils, noirs comme un velours de deuil, ombrageaient ses traits pâlis.
— Que lui manquait-il pour être un Cosaque ? dit Boulba. Il était de haute taille, il avait des sourcils noirs, un visage de gentilhomme, et sa main était forte dans le combat. Et il a péri, péri sans gloire, comme un chien lâche.
— Père, qu’as-tu fait ? c’est toi qui l’as tué ? dit Ostap, qui arrivait en ce moment.
Tarass fit de la tête un signe affirmatif.
Ostap regarda fixement le mort dans les yeux. Il regretta son frère, et dit :
— Père, livrons-le honorablement à la terre, afin que les ennemis ne puissent l’insulter, et que les oiseaux de proie n’emportent pas les lambeaux de sa chair.
— On l’enterrera bien sans nous, dit Tarass ; et il aura des pleureurs et des pleureuses.
Et pendant deux minutes, il pensa :
— Faut-il le jeter aux loups qui rôdent sur la terre humaine, ou bien respecter en lui la vaillance du chevalier, que chaque brave doit honorer en qui que ce soit ?
Il regarde, et voit Golokopitenko galoper vers lui.