de cavalerie. Tous les cavaliers montaient des argamaks[1] bai brun. En avant des escadrons, galopait un chevalier, le plus beau, le plus hardi de tous. Ses cheveux noirs se déroulaient sous son casque de bronze ; son bras était entouré d’une écharpe brodée par les mains de la plus séduisante beauté. Tarass demeura stupéfait quand il reconnut Andry. Et lui, cependant, enflammé par l’ardeur du combat, avide de mériter le présent qui ornait son bras, se précipita comme un jeune lévrier, le plus beau, le plus rapide, et le plus jeune de la meute. « Atou[2] ! » crie le vieux chasseur, et le lévrier se précipite, lançant ses jambes en droite ligne dans les airs, penché de tout son corps sur le flanc, soulevant la neige de ses ongles, et devançant dix fois le lièvre lui-même dans la chaleur de sa course. Le vieux Tarass s’arrête ; il regarde comment Andry s’ouvrait un passage, frappant à droite et à gauche, et chassant les Cosaques devant lui. Tarass perd patience.
— Comment, les tiens ! les tiens ! s’écrie-t-il ; tu frappes les tiens, fils du diable !
Mais Andry ne voyait pas qui se trouvait devant lui, si c’étaient les siens ou d’autres. Il ne voyait rien. Il voyait des boucles de cheveux, de longues boucles ondoyantes, une gorge semblable au cygne