part une plus belle mort ne viendra pour le vieux Cosaque.
Quand ils se furent tous divisés et rangés sur deux files, par kourèn, le kochévoï passa entre les rangs, et dit :
— Eh bien ! seigneurs frères, chaque moitié est-elle contente de l’autre ?
— Tous sont contents, père, répondirent les Cosaques.
— Embrassez-vous donc, et dites-vous adieu l’un à l’autre, car Dieu sait s’il vous arrivera de vous revoir en cette vie. Obéissez à votre ataman, et faites ce que vous savez vous-mêmes ; vous savez ce qu’ordonne l’honneur cosaque.
Et tous les Cosaques, autant qu’il y en avait, s’embrassèrent réciproquement, ce furent les deux atamans qui commencèrent ; après avoir fait glisser dans les doigts leurs moustaches grises, ils se donnèrent l’accolade sur les deux joues ; puis, se prenant les mains avec force, ils voulurent se demander l’un à l’autre :
— Eh bien ! seigneur frère, nous reverrons-nous ou non ?
Mais ils se turent, et les deux têtes grises s’inclinèrent pensives. Et tous les Cosaques, jusqu’au dernier, se dirent adieu, sachant qu’il y aurait ; beaucoup de besogne à faire pour les uns et pour les autres. Mais ils résolurent de ne pas se séparer à