— Attendez, attendez ; laissez que je vous examine bien à mon aise. Dieu ! que vous avez de longues robes ! dit-il en les tournant et retournant en tous sens. Diables de robes ! je crois qu’on n’en a pas encore vu de pareilles dans le monde. Allons, que l’un de vous essaye un peu de courir : je verrai s’il ne se laissera pas tomber le nez par terre, en s’embarrassant dans les plis.
— Père, ne te moque pas de nous, dit enfin l’aîné.
— Voyez un peu le beau sire ! et pourquoi donc ne me moquerais-je pas de vous ?
— Mais, parce que… quoique tu sois mon père, j’en jure Dieu, si tu continues de rire, je te rosserai.
— Quoi ! fils de chien, ton père ! dit Tarass Boulba en reculant de quelques pas avec étonnement.
— Oui, même mon père ; quand je suis offensé, je ne regarde à rien, ni à qui que ce soit.
— De quelle manière veux-tu donc te battre avec moi, est-ce à coups de poing ?
— La manière m’est fort égale.
— Va pour les coups de poing, répondit Tarass Boulba en retroussant ses manches. Je vais voir quel homme tu fais à coups de poing.
Et voilà que père et fils, au lieu de s’embrasser après une longue absence, commencent à se lancer de