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yeux baissés vers la terre, comme cela se faisait toujours parmi les Cosaques lorsqu’un ancien se préparait à parler.

— Maintenant, seigneurs frères, divisez-vous. Que celui qui veut partir, passe du côté droit ; que celui qui veut rester, passe du côté gauche. Où ira la majeure partie d’un kourèn, tout le reste suivra ; mais si la moindre partie persiste, qu’elle s’incorpore à d’autres kouréni.

Et ils commencèrent à passer, l’un à droite, l’autre à gauche. Quand la majeure partie d’un kourèn passait d’un côté, l’ataman du kourèn passait aussi ; quand c’était la moindre partie, elle s’incorporait aux autres kouréni. Et souvent il s’en fallut peu que les deux moitiés ne fussent égales. Parmi ceux qui voulurent demeurer, se trouva presque tout le kourèn de Nésamaïko, une grande moitié du kourèn de Popovitcheff, tout le kourèn d’Oumane, tout le kourèn de Kaneff, une grande moitié du kourèn de Steblikoff, une grande moitié du kourèn de Fimocheff. Tout le reste préféra aller à la poursuite des Tatars. Des deux côtés il y avait beaucoup de bons et braves Cosaques. Parmi ceux qui s’étaient décidés à se mettre à la poursuite des Tatars, il y avait Tchérévety, le vieux Cosaque Pokotipolé, et Lémich, et Procopovitch, et Choma. Démid Popovitch était passé avec eux, car c’était un Cosaque du caractère le plus turbulent ; il ne pouvait rester longtemps