faits prisonniers par les Polonais, et qui ne veulent pas abandonner la bonne cause, restent ici. Le kochévoï, suivant son devoir, mènera la moitié de nous à la poursuite des Tatars, et l’autre moitié se choisira un ataman de circonstance, et d’être ataman de circonstance, si vous en croyez une tête blanche, cela ne va mieux à personne qu’à Tarass Boulba. Il n’y en a pas un seul parmi nous qui lui soit égal en vertu guerrière.
Ainsi dit Bovdug, et il se tut ; et tous les Cosaques se réjouirent de ce que le vieux les avait ainsi mis dans la bonne voie. Tous jetèrent leurs bonnets en l’air, en criant :
— Merci, père ! il s’est tu, il s’est tu longtemps ; et voilà qu’enfin il a parlé. Ce n’est pas en vain qu’au moment de se mettre en campagne il disait qu’il serait utile à la chevalerie cosaque. Il l’a fait comme il l’avait dit.
— Eh bien ? consentez-vous à cela ? demanda le kochévoï.
— Nous consentons tous ! crièrent les Cosaques.
— Ainsi l’assemblée est finie ?
— L’assemblée est finie ! crièrent les Cosaques.
— Écoutez donc maintenant l’ordre militaire, enfants, dit le kochévoï.
Il s’avança, mit son bonnet, et tous les Zaporogues, ôtant leur bonnet, demeurèrent tête nue, les