murailles ; il n’est pas bon de s’en approcher.
Ostap avait raison, car, dans le moment même, une décharge générale retentit du haut des remparts. Le kochévoï s’approcha pour féliciter Ostap.
— C’est encore un jeune ataman, dit-il, mais il conduit ses troupes comme un vieux chef.
Le vieux Tarass tourna la tête pour voir quel était ce nouvel ataman ; il aperçut son fils Ostap à la tête du kourèn d’Oumane, le bonnet sur l’oreille la massue d’ataman dans sa main droite.
— Voyez-vous le drôle ! se dit-il tout joyeux.
Et il remercia tous les Cosaques d’Oumane pour l’honneur qu’ils avaient fait à son fils.
Les Cosaques reculèrent jusqu’à leur tabor ; les Polonais parurent de nouveau sur le parapet, mais, cette fois, leurs riches joupans étaient déchirés, couverts de sang et de poussière.
— Holà ! hé ! avez-vous pansé vos blessures ? leur criaient les Zaporogues.
— Attendez ! Attendez ! répondait d’en haut le gros colonel en agitant une corde dans ses mains.
Et longtemps encore, les soldats des deux partis échangèrent des menaces et des injures.
Enfin, ils se séparèrent. Les uns allèrent se reposer des fatigues du combat ; les autres se mirent à appliquer de la terre sur leurs blessures et déchirèrent les riches habits qu’ils avaient enlevés aux morts pour en faire des bandages. Ceux qui