démontés, tua l’un d’eux, jeta son arank[1] au cou de l’autre, et le traîna à travers la campagne, après lui avoir pris son sabre à la riche poignée et sa bourse pleine de ducats. Kobita, bon Cosaque encore jeune, en vint aux mains avec un des plus braves de l’armée polonaise, et ils combattirent longtemps corps à corps. Le Cosaque finit par triompher ; il frappa le Polonais dans la poitrine avec un couteau turc ; mais ce fut en vain pour son salut ; une balle encore chaude l’atteignit à la tempe. Le plus noble des seigneurs polonais l’avait ainsi tué, le plus beau des chevaliers et d’ancienne extraction princière ; celui-ci se portait partout, sur son vigoureux cheval bai clair, et s’était déjà signalé par maintes prouesses. Il avait sabré deux Zaporogues, renversé un bon Cosaque, Fédor Korj, et l’avait percé de sa lance après avoir abattu son cheval d’un coup de pistolet. Il venait encore de tuer Kobita.
— C’est avec celui-là que je voudrais essayer mes forces, s’écria l’ataman du kourèn de Nésamaïko, Koukoubenko.
Il donna de l’éperon à son cheval et s’élança sur le Polonais, en criant d’une voix si forte que tous ceux qui se trouvaient proche tressaillirent involontairement. Le Polonais eut l’intention de tourner
- ↑ Nom tatar d’une longue corde terminée par un nœud coulant.