ôter vos pantalons, mais même vous éternuer au visage, sans que vous y fassiez attention.
Tous les Cosaques tenaient la tête basse, sentant bien qu’ils étaient coupables. Le seul ataman du kourèn de Nésamaïko[1], Koukoubenko, éleva la voix.
— Arrête, père, lui dit-il ; quoiqu’il ne soit pas écrit dans la loi qu’on puisse faire quelque observation quand le kochevoï parle devant toute l’armée, cependant, l’affaire ne s’étant point passée comme tu l’as dit, il faut parler. Tes reproches ne sont pas complètement justes. Les Cosaques eussent été fautifs et dignes de la mort s’ils s’étaient enivrés pendant la marche, la bataille, ou un travail important et difficile ; mais nous étions là sans rien faire, à nous ennuyer devant cette ville. Il n’y avait ni carême, ni aucune abstinence ordonnée par l’Église. Comment veux-tu donc que l’homme ne boive pas quand il n’a rien à faire ? il n’y a point de péché à cela. Mais nous allons leur montrer maintenant ce que c’est que d’attaquer des gens inoffensifs. Nous les avons bien battus auparavant nous allons maintenant les battre de manière qu’ils n’emportent pas leurs talons à la maison.
Le discours du kourennoï plut aux Cosaques. Ils relevèrent leurs têtes baissées, et beaucoup d’entre eux firent un signe de satisfaction, en disant :
- ↑ Mot composé de nesamaï, « ne me touche pas ».