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son petit pied, avant de mettre ce petit pied dans un bas de coton blanc comme la neige.... Aïe, aïe, aïe, rien, rien, silence.

Aujourd’hui, cependant, une espèce de lumière m’a frappé. Je me suis rappelé le dialogue des deux petits chiens que j’avais entendus parler.

— Bien, pensai-je, maintenant je saurai tout. Il faut s’emparer de la correspondance de ces maudits petits chiens. Je suis sûr que j’y trouverai beaucoup de choses. —

Je conviens qu’une fois j’ai même appelé Medgi, et je lui ai dit bien gentiment :

— Écoute, Medgi, voilà que nous sommes seuls. Si tu veux, je fermerai la porte ; personne ne nous verra. Raconte-moi tout ce que tu sais de ta maîtresse, ce qu’elle fait, ce qu’elle pense ; je te donne ma parole de n’en rien dire à personne. —

Mais la rusée petite chienne serra la queue entre les jambes, baissa la tête et sortit à pas lents de la chambre, comme si elle n’eût rien compris à ce que je venais de lui dire. Je soupçonnais depuis longtemps que le chien a bien plus d’esprit que l’homme. Je suis même sûr qu’il peut parler, mais il y a chez lui un certain entêtement.... C’est un très-grand politique ; il observe tout ce que fait l’homme. Oui, coûte que coûte, demain j’irai dans la maison Sverkoff, j’interrogerai Fidèle, et,