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il égaye la conversation ; la gaieté gagne, et, peu à peu, envahit le général. — Notre héros pousse à l’anecdote, et il en sait de bonnes. — Un accès de gros rire s’empare du général et ne le quitte plus, sauf un instant où la noble Julienne déclare les faits racontés déplorables, et non risibles. — Tchitchikof est retenu pour le dîner. — Il assiste à la toilette du général. — Il profite du moment de favorable disposition et de longues ablutions à très-grande eau de Bétrichef pour le prier de lui vendre ses âmes mortes, en lui improvisant une histoire d’oncle riche et fantasque, qui le fera son héritier dans le cas où, d’abord, il saura s’enrichir vite lui-même. — Bétrichef est si heureux de s’égayer sur l’ânerie de cet oncle imaginaire, qu’il donne pour rien toutes ses âmes mortes, mâles et femelles. — On passe à la salle à manger. 97


LACUNE ET HYPOTHÈSE.

Ce chant manque en entier dans les manuscrits connus de l’auteur, quoiqu’on puisse inférer de quelques indications écrites au crayon en rapide sommaire que Gogol se proposait de raconter ici comme quoi Ténëtnikof le boudeur, à la pressante sollicitation du héros de cette odyssée stépienne, vient faire une grande visite de cérémonie au général Bétrichef ; comme quoi, dans l’une des visites qui s’ensuivirent, il s’enhardit à demander au général la main de Mlle Oulinnka. Le général, suivant quelques notes, se réserve un mois de réflexion ; mais il ne tarde, pas à se montrer tout à fait favorable à cette alliance. Bétrichef, ayant enfin donné de très-bonne grâce son consentement, envoie Tchitchikof annoncer de sa part cette résolution à quelques membres de sa famille, et entre autres au colonel Kochkarëf, personnage frappé d’une idée fixe persistante qui le fait passer pour fou.
Nous procédons encore par induction dans la version que nous substituons ici pour remplir cette regrettable lacune. Ces légères variantes, qu’on peut d’ailleurs comparer avec la version qui vient d’être indiquée, sont motivées toujours par les actions déjà connues des personnages et ont pour but de mettre d’accord les détails qui précèdent avec ceux qui vont suivre. 114


DEUX ORIGINAUX, CHACUN DANS SON GENRE.

Notre héros en superbe équipage est égaré par la faute de ses gens. — Scènes de pêche. — Un gentilhomme qui fiotte en balise sans danger de sombrer. — Riche coup de filet qu’il semblait lui-même convoyer à fleur d’eau. — Le hobereau-balise se trouve être un fieffé viveur. — L’intérieur et les fils de ce gentilhomme ; leur perspective