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« Qu’il vote ! » cria-t-on, comme pour le précédent.

Ivan Borissovitch Tchirnazof, conseiller titulaire, accusé d’avoir, sur les terres de la couronne…

« De la couronne ! exclure ! exclure ! » crièrent cent voix à la fois avec l’accent de la colère.

Ivan Stépanitch Tsélikof, assesseur de collége, mis sous jugement pour avoir, au milieu de la place, fait feu d’un fusil chargé

« Tsélikof a fait feu d’un fusil chargé ? » dit vivement un gentilhomme à chevelure frisée menue ; positivement chargé ?

— Sans doute que son fusil était chargé.

— Si l’arme n’est pas chargée, il n’y a pas de coup de feu possible.

— Les ê pe e tits i ga a a arçons brûlent qué é é elquefois u u une amorce, pour jouer. Au o o o reste, merci de l’é é é expli i i cation ; Je ne e e e sa a a avais pas. »

(Rire presque général.)

« Pourquoi le secrétaire n’a-t-il pas fini sa phrase ! (dit d’un air tout effarouché un monsieur aux regards de plomb, la tête tondue très-ras) ; est-ce que Tsélikof a tué quelqu’un avec son fusil chargé ?

— On vous prie de vous taire !

— Qui donc donne et ôte la parole ici ? Je demande si Tsélikof a tué ou blessé quelqu’un. »

Le bruit augmentait de minute en minute.

« Messieurs, messieurs, silence, je vous prie, dit avec douceur le maréchal du gouvernement.

— Je sais cela, moi ; j’étais présent. « Il a blessé… » répondit très-gravement un gros monsieur qui avait sur la joue droite un bouquet de poils vraiment extraordinaire en force et en longueur.

« Par cette détonation… voulut continuer le secrétaire.

— Écoutez, Pètre Fédorovitch, écoutez-donc ! on explique le coup de feu de Tsélikof.

— Quoi ! comment ! On n’entend rien du tout.

— Allons, ça va recommencer, puisque tout l’orchestre accorde ses instruments.