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domaine qui ne fût point fantastique, mais réel et du meilleur rapport.

Par suite des explications de son hôte, les choses lui semblaient désormais si claires, la possibilité de s’enrichir lui apparaissait si évidente, les difficultés de l’économie rurale étaient devenues à ses yeux si minimes, si peu savantes et même si parfaitement sympathiques à sa nature, qu’il se voyait déjà campagnard déterminé, propriétaire terrier et seigneur d’un bon domaine en pleine voie de prospérité.

En effet, de quoi s’agissait-il pour lui maintenant ? D’aller au Lombard emprunter une somme assez ronde qu’il hypothéquerait comme dette sur tous les morts, administrativement vivants, qu’il possédait en contrats d’acquisition instrumentés en bonne et due forme, et d’acheter une terre dont les serfs ne fussent pas fantastiques comme ceux de son gage… Alors la chose allait de soi ; en agriculture il s’y prendrait, il agirait avec la même attention, la même prudence et la même activité que M. Constánjoglo, sans rien introduire de nouveau qu’il n’eût auparavant examiné, étudié avec zèle ce qui était tenu pour bon d’après une expérience séculaire… il verrait tout de ses propres yeux ; il ferait ample connaissance avec tous ses paysans sans intermédiaire ; il repousserait d’autour de lui toute superfluité, voulant n’être pas distrait d’une entreprise qui demandait une constance chevaleresque dans le travail et dans l’économie ; et d’avance il se réjouissait de tout ce plaisir qu’il allait avoir en établissant un ordre exemplaire dans toutes les parties de son domaine, et en voyant la marche ferme, régulière, imprimée à toute l’exploitation, à la grande machine agricole, par les nombreux ressorts qu’il manierait lui-même d’une main sûre et infatigable. C’est résolu, le travail bouillonnera sur tous les points, et, de même que, dans un moulin mû par un filet d’eau vigoureux et continu, la farine s’échappe rapidement du grain que broie la meule et que sassent et ressassent les bluteaux, il ira, lui, dans ses cours, et à la rivière, sur les rives de l’étang et du marais, et dans le creux des