LE RÉVIZOR 89
Ossip (il apporte une bougie. Khlestakoj cachette la lettre. A ce moment, on entend la voix de Derjimorda : « Où vas-tu, vieille barbe? On te répète que personne n'entre. »)
Khlestakof (il remet la lettre à Ossip). — Tiens.
Voix des marchands. — Laissez-nous entrer, batiouchka. Vous ne pouvez refuser... Nous venons pour affaires...
Voix de Derjimorda. — Hors d'ici! Fichez le camp ! Il ne reçoit pas ; il dort.
(Le bruit grandit.)
Khlestakof. — Ossip, vois donc qui fait ce bruit?
Ossip (il regarde par la fenêtre). — Des mar- chands qui veulent entrer... Mais l'agent les repousse... Ils agitent des feuilles de papier... ils veulent vous voir sans doute...
Khlestakof (il s'approche de la fenêtre). — Que désirez-vous, amis?
Voix des marchands. — Nous en appelons à ta miséricorde... Recevez notre requête...
Khlestakof. — Faites entrer, faites entrer... qu'ils viennent ! Ossip, dis-leur qu'ils viennent.
(Ossip sort.)
Khlestakof (il prend les requêtes par la fenêtre; dépliant l'une d'elles et lisant). — A Son Altesse séré- nissime le maître des finances de la part du marchand Abdouline... Que le diable m'illumine... je ne connais pas de titre pareil !...
�� �