Page:Gogol - Le Revizor 1922.djvu/86

Cette page n’a pas encore été corrigée

78 LE RÉVIZOR

Khlestakof. — Non, rien.

(Le directeur des postes salue et sort.)

Khlestakof (il fume un cigare). — Le directeur des postes, lui aussi, est un brave homme. J'aime ces gens-là.

SCÈNE V

KHLESTAKOF et LOUKA LOUKITCH, ce dernier semble poussé de derrière la porte. On entend des voix : « Pourquoi as-tu le trac? »

Louka Loukitch (il se redresse non sans trembler, la main sur son épée). — J'ai l'honneur de me pré- senter : Khlopof, conseiller titulaire, inspecteur des écoles.

Khlestakof. — Je vous en prie, veuillez vous asseoir, asseyez- vous... Un cigare?

(Il lui offre un cigare.)

Louka Loukitch (se parle à lui-même, hésitant). — Quelle aventure ! Je ne pouvais m'y attendre... Dois- je accepter ou non?

Khlestakof. — Prenez donc ; il est exquis, ce cigare. Il ne vaut certes pas ceux de Petrograd. J'en ai fumé là-bas qui me revenaient, mon petit ami, à vingt-cinq roubles le cent... C'était à embrasser mes doigts chaque fois après avoir fumé !... Voici du feu, prenez.

(Il lui tend la bougie.)

Louka Loukitch (il essaye de tirer une bouffée, mais il tremble trop).

�� �