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36 LE REVIZOR

Khlestakof. — Le diable le sait peut-être? Du rôti? jamais ! De la semelle de botte, oui ! (Il mange.) Canailles, bandits ! voilà comment ils vous nour- rissent !... J'en ai les mâchoires éreintées dès la pre- mière bouchée. (Il nettoie ses dents avec ses doigts.) Misérables! Dur comme l'écorce d'un arbre... impos- sible de le retirer... mes dents en seront toutes noires. (Il s'essuie la bouche avec une serviette.) Il n'y a plus rien?

Le garçon. — Rien.

Khlestakof. — Lâches, canailles ! ni sauce, ni dessert ! Voleurs qui écorchez les voyageurs !

Le garçon (il dessert et emporte les plats avec Ossip) .

SCÈNE VII

KHLESTAKOF, puis OSSIP

Khlestakof. — Comme si je n'avais rien avalé... l'appétit s'est exaspéré... Si j'avais au moins de quoi envoyer chercher un bon petit pain...

Ossip (il rentre). — Le préfet de la ville est en bas. Il semble se renseigner à votre sujet.

Khlestakof (épouvanté). — Eh ! sale affaire... Cet animal de patron a eu déjà le temps de se plaindre !... Diable ! si réellement j'étais arrêté !... D'ailleurs... si le motif n'est pas déshonorant, je... non, non, jamais ! Là-bas, dans la ville, il y avait des officiers, de la foule et j'ai fait de l'œil à la fille d'un mar- chand... Non, non, je n'en veux pas, de la prison... Et

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