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LE REVIZOR 29

après!... Le service, c'est le service, mon cher... Et le patron d'ici l'a prévenu : « Bien simple, vous n'aurez à manger que lorsque vous m'aurez payé ! » Crénom ! Et si nous ne payons pas ! (Il pousse un soupir.) Dieu Seigneur! quelque bonne petite soupe!... J'aurais avalé le monde entier ! On frappe... C'est sûrement lui...

(Il saute du lit précipitamment.)

��SCÈNE II

OSSIP et KHLESTAKOF

Khlestakof. — Allons, prends... (Il lui donne son chapeau et sa canne.) Ah ! ah ! tu t'es encore vautré sur mon lit.

Ossip. — Pourquoi m'y serais-je vautré? Des lits! J'en ai vu d'autres dans ma vie !...

Khlestakof. — Tu mens... il est tout défait...

Ossip. — Je n'en ai pas besoin, de votre lit. J'ai des jambes... je peux me tenir dessus... Je n'ai aucun besoin de votre lit !

Khlestakof (il arpente la pièce). — Va donc regarder si j'ai encore du tabac dans mon veston...

Ossip. — Où diable pourrait-il y en avoir, du tabac ! Vous avez fumé le reste il y a quatre jours...

Khlestakof (il continue à arpenter la pièce et fait différentes grimaces en se mordant les lèvres, puis, d'une voix haute et ferme). — Ossip... écoute... eh!

Ossip. — Que voulez- vous?

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