Page:Gogol - Le Revizor 1922.djvu/217

Cette page n’a pas encore été corrigée

LE MARIAGE 200,

Podkoliossine. — Je ne veux pas de tes conseils.

Kotchkariof. — Alors, va au diable.

Podkoliossine. — Très bien, mon cher, j'y vais.

Kotchkariof. — C'est l'unique chemin que tu puisses suivre.

Podkoliossine. — Je le suivrai.

Kotchkariof. — Vas-y, cours et casse-toi tes pattes!... Ah! je souhaite que le premier ivrogne de cocher entre son timon dans ta gorge !... Tu n'es qu'une chiffe et pas un fonctionnaire ! Je te jure que tout est fini entre nous... né te montre plus jamais à mes yeux.

Podkoliossine. — Soit !

(Il sort.)

Kotchkariof. — Que son vieil ami le diable l'em- porte ! (Il ouvre le porte et crie derrière Podkoliossine.) Imbécile !

SCÈNE XVII KOTCHKARIOF, seul, il arpente nerveusement la pièce.

Hein ! a-t-on jamais vu un spécimen pareil? Quelle moule ! A vrai dire, moi aussi, je suis bon... J'en appelle à vous tous... voulez-vous me dire si je ne suis pas stupide et sot? Pourquoi diable est-ce que je me trémousse, que je m'agite comme un forcené?... Qu'est-il pour moi?... Ce n'est pas mon frère!... Et moi, est-ce que je suis sa nourrice, sa tante, sa com- mère?... Pourquoi diantre me fais-je de la bile, du

14

�� �