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124 LE REVIZOR

Korobkine (continuant). — « L'inspecteur scolaire pue l'oignon... »

Louka Loukitch (à tous). — Je vous jure que je n'ai jamais mangé d'oignon.

Ammoss Phiodorovitch (à fart). — Dieu soit loué, il n'y a rien qui me concerne.

Korobkine (lisant). — « Le juge... »

Ammoss Phiodorovitch. — Zut !... (A haute voix.) Messieurs, je crois que cette lettre est bien longue. Et vraiment... est-ce la peine de lire pareille saleté !

Louka Loukitch. — Parfaitement.

Le directeur des postes. — Certainement, lisez.

Artemi Philippovitch. — Veuillez lire, je vous en prie.

Korobkine (continuant.). — « Le juge Liapkine- Tiapkine est au plus haut degré « mauvais ton ». (Il s'arrête.) Ce doit être un mot français.

Ammoss Phiodorovitch. — Le diable sait ce qu'il signifie. Encore bien s'il ne veut dire que fripouille... mais c'est peut-être pis...

Korobkine (lisant). — « D'ailleurs, ce sont tous de braves gens et bien hospitaliers. Au revoir, mon cher Triapitchkine. Suivant ton exemple, je vais me jeter aussi dans la littérature. Je m'ennuie à ne rien faire et veux enfin nourrir mon esprit. Il faut choisir un travail élevé, noble. Écris-moi à Saratof, village de Podkatilovka. (Il retourne la lettre et lit l'adresse.) A monsieur Ivan Vassilievitch Triapitchkine, Petro-

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