Page:Gogol - Le Revizor 1922.djvu/112

Cette page n’a pas encore été corrigée

104 LE REVIZOR

Khlestakof. — Voyez- vous... Ce n'est que pour une minute, pour un seul jour, chez mon oncle, un vieux très riche... demain même je serai de retour...

Le préfet. — Nous n'osons vous retenir... dans l'espoir d'un heureux retour...

Khlestakof. — Comment donc? Comment donc? Je vais brusquement... Adieu, mon amour... non, je ne puis exprimer... Adieu, petite âme.

(Il embrasse la main de Maria Antonovna.)

Le préfet. — Vous n'avez besoin de rien pour le voyage? Il me semblait... que vous aviez besoin d'ar- gent.

Khlestakof. — Oh ! non, je vous assure. (Réflé- chissant.) Peut-être que oui...

Le préfet. — Combien désirez- vous?

Khlestakof. — Vous m'avez déjà donné deux cents... je me trompe, quatre cents... Voulez-vous me prêter encore quatre cents... cela fera huit cents en chiffre rond.

Le préfet. — De suite. (Il sort son portefeuille.) Et les billets sont tout neufs... comme exprès...

Khlestakof. — En effet. (Il prend et examine les billets.) A billets neufs, bonheur nouveau, dit-on, je crois.

Le préfet. — Parfaitement.

Khlestakof. — Adieu, Antone Antonovitch! Toute ma reconnaissance pour votre hospitalité... J'avoue de tout cœur que jamais, nulle part, je ne

�� �