Page:Goethe - Werther, 1845, trad. Leroux.djvu/186

Cette page n’a pas encore été corrigée


25 mai.

J’avais quelque chose en tête dont je ne voulais vous parler qu’après coup ; mais puisqu’il n’en sera rien, je puis vous le dire actuellement. Je voulais aller à la guerre. Ce projet m’a tenu longtemps au cœur. Ç’a été le principal motif qui m’a engagé à suivre ici le prince qui est général au service de Russie. Je lui ai découvert mon dessein dans une promenade; il m’en a détourné ; et il y aurait eu plus d’entêtement que de caprice à moi de ne pas me rendre à ses raisons.




14 juin.

Dis ce que tu voudras, je ne puis demeurer ici plus longtemps. Que faire ici ? je m’ennuie. Le prince me regarde comme un égal. Fort bien ; mais je ne suis point à mon aise ; et, dans le fond, nous n’avons rien de commun ensemble. C’est un homme d’esprit, mais d’un esprit tout à fait ordinaire ; sa conversation ne m’amuse pas plus que la lecture d’un livre bien écrit ; je resterai