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suffit, je pars. Et afin que vous sachiez où je vais, je vous dirai qu’il y a ici le prince de*** qui se plait à ma société ; dès qu’il a entendu parler de mon dessein, il m’a prié de l’accompagner dans ses terres et d’y passer le printemps. J’aurai liberté entière, il me l’a promis ; et comme nous nous entendons jusqu’à un certain point, je veux courir la chance, et je pars avec lui.




19 avril.

Je te remercie de tes deux lettres. Je n’y ai point fait de réponse, parce que j’avais différé de t’envoyer celle-ci jusqu’à ce que j’eusse obtenu mon congé de la cour, dans la crainte que ma mère ne s’adressât au ministre et ne gênât mon projet. Mais c’est une affaire faite ; le congé est arrivé. Il est inutile de vous dire avec quelle répugnance on a accepté cette démission, et tout ce que le ministre m’a écrit : vous éclateriez en lamentations. Le prince héréditaire m’a envoyé une gratification de vingt-cinq ducats, qu’il a accompagnée d’un mot dont j’ai été touché jusqu’aux larmes : je n’ai donc pas besoin de l’ar-