Page:Goethe - Werther, 1845, trad. Leroux.djvu/174

Cette page n’a pas encore été corrigée


20 février.

Que Dieu vous bénisse, mes amis, et vous donne tous les jours de bonheur qu’il me retranche !

Je te rends grâces, Albert, de m’avoir trompé. J’attendais l’avis qui devait m’apprendre le jour de votre mariage, et je m’étais promis de détacher, ce même jour, avec solennité, la silhouette de Charlotte de la muraille, et de l’enterrer parmi d’autres papiers. Vous voilà unis, et son image est encore ici ! Elle y restera ! Et pourquoi non ? La mienne n’est-elle pas aussi chez vous ? Ne suis-je pas aussi, sans te nuire, dans le cœur de Charlotte? J’y tiens, oui, j’y tiens la seconde place, et je veux, je dois la conserver. Oh ! je serais furieux, si elle pouvait oublier… Albert, l’enfer est dans cette idée. Albert ! adieu. Adieu, ange du ciel ; adieu, Charlotte !




15 mars.

J’ai essuyé une mortification qui me chassera d’ici. Je grince les dents ! Diable ! c’est une chose faite ; et c’est