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forêt sans chemins, à travers les haies qui me blessent, à travers les épines qui me déchirent : voilà mes joies. Alors je me trouve un peu mieux, un peu ! Et quand, accablé de fatigue et de soif, je me vois forcé de suspendre ma course ; que, dans une forêt solitaire, au milieu de la nuit, aux rayons de la lune, je m’assieds sur un tronc tortueux pour soulager un instant mes pieds déchirés, et que je m’endors, au crépuscule, d’un sommeil fatigant… O mon ami ! une cellule solitaire, le cilice et la ceinture épineuse seraient des soulagements après lesquels mon âme aspire. Adieu. Je ne vois à tant de souffrance d’autre terme que le tombeau.




3 septembre.

Il faut partir ! Je te remercie, mon ami, d’avoir fixé ma résolution chancelante. Voilà quinze jours que je médite le projet de la quitter. Il faut décidément partir. Elle est encore une fois à la ville, chez une amie, et Albert… et… il faut partir !