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Tout à coup j’entends crier — je tournais justement le dos — c’était une petite voix enchanteresse : « Prends garde à toi, le fleuve est profond ! »

Alors quelque chose me court dans le sang, je regarde : c’est une belle jeune fille ; je lui demande : « Comment te nommes-tu ? — Catherine. — Oh ! gentille Catherine ! tu es bonne !

« Tu m’as sauvé de la mort ; c’est a toi que je dois ma vie ; mais la vie c’est peu de chose à présent, sois aussi mon bonheur ! »

Et puis je lui contai ma peine, elle baissa tendrement les yeux ; je l’embrassai, elle me le rendit, et, plus ne pensai à mourir.





L’ENFANT DES MUSES.


Errer par les champs et les bois, fredonner ma chanson, ainsi va le train de place en place ! et tout en moi suit ce rhythme, et s’agite en mesure.

Je ne me tiens pas de l’attendre la première fleur du jardin, le premier bourgeon de l’arbre. Ils saluent mes chansons ; et quand l’hiver revient, je chante encore ce rêve-là.

Je chante dans la campagne, sur la plaine de glace ; là fleurit l’hiver gentiment ! Cette floraison, elle aussi, se dissipe, et de nouvelles joies m’attendent sur les hauteurs boisées.

Car dès que, sous le tilleul, je trouve la jeune engeance, je l’anime aussitôt. Le gros garçon se gonfle, et la prude fille pirouette à ma mélodie.

Vous donnez des ailes à mes pieds, et poussez, par le vallon et la colline, votre favori loin de son toit. Ô douces, chères Muses ! quand pourrai-je sur son sein me reposer enfin ?