Le jour vint ; ses pas effarouchèrent le sommeil léger qui me tenait doucement enveloppé, si bien qu’éveillé, je quittai ma chaumière silencieuse, et gravis la montagne, le cœur dispos. J’admirais à chaque pas la fleur nouvelle qui s’inclinait sous le poids des rosées ; le jour nouveau se levait avec enchantement, tout se régénérait pour me régénérer.
Et comme je montais, du fleuve de la prairie un nuage s’éleva par bandes vaporeuses ; il fondit et flotta pour m’embrasser, et ses ailes en grandissant s’étendirent sur ma tête. Adieu désormais le beau paysage, un brouillard épais voilait la contrée ; bientôt je me vis comme noyé dans les nuages, et dans le crépuscule enfermé seul avec moi-même.
Tout à coup le soleil sembla percer, une clarté rayonna dans le brouillard. Là je le voyais s’affaisser doucement comme pour disparaître, plus loin se partager en s’élevant autour du bois et des hauteurs. Qu’il me tardait de lui donner le premier salut ! de le voir doublement resplendir au sortir des brouillards ! Longtemps fut douteux le combat aérien, une vive lumière m’entoura, et je restai ébloui. Bientôt, les yeux ouverts, un élan intérieur me rendit